Orangs-Outans : comment protéger le peuple de la forêt ?
On a tous un cousin commun, plutôt timide et très fort en escalade : l’orang-outan ! Eh oui, les orangs-outans, comme les humains, font partie de la famille des hominidés, avec les chimpanzés et les gorilles. Aujourd’hui en danger, ces grands singes asiatiques sont devenus de véritables ambassadeurs pour les droits de tous les animaux.
DES COUSINS SUPER MALINS
Si on nous demande de dessiner un orang-outan, on peut le faire assez facilement : un grand singe, avec de longs bras, des poils orangés… Pourtant, savais-tu qu’il existe en réalité plusieurs espèces d’orangs-outans ?
Pendant longtemps, on connaissait l’orang-outan de Bornéo, qui vit sur l’île du même nom, et l’orang-outan de Sumatra, qui vit sur l’île de… Sumatra (facile !). même si à vue de nez ces deux espèces sont similaires, les scientifiques remarquent de nombreuses différences entre elles : par exemple, le disque facial des mâles (c’est-à-dire leur visage) est différent !
Et ce n’est pas tout : en 2017, les chercheurs ont découvert d’autres orangs-outans qui ont évolué au nord de l’île de Sumatra, loin de leurs cousins. Des tests génétiques ont prouvé qu’il s’agissait d’une troisième espèce, qui a été nommée « orang-outan de Tapanuli ». Bien sûr, les individus de ces 3 espèces partagent aussi de nombreux points communs, à commencer par leur mode de vie : ce sont des « semi-solitaires », qui passent leurs journées seuls… Tout en gardant un œil sur les autres animaux de leur groupe, qui évoluent dans la forêt autour d’eux. Ils ont aussi la même apparence, puisqu’ils mesurent entre 1,10 et 1,40 mètre, pèsent entre 40 et 75 kilos, et qu’ils ont d’immenses bras : lorsqu’ils se tiennent debout, leurs doigts touchent leurs chevilles !
Ces bras puissants leur sont utiles pour évoluer dans la forêt tropicale, car ce sont des animaux arboricoles, qui passent la majeure partie de leur temps au sommet des arbres. Ils y dorment même : chaque soir, ils construisent avec soin un nouveau nid en pliant ou en cassant des branches, et en y installant de grandes feuilles. Et après une bonne nuit de sommeil, les orangs-outans n’auront qu’à tendre la main pour attraper leur petit-déj’ favori, les fruits ! D’ailleurs, leurs aliments préférés se trouvent dans les arbres : fleurs, fruits, écorces, petites feuilles…
Les orangs-outans sont des singes arboricole : ils passent le plus clair de leur temps dans les arbres et ont besoin de la forêt pour vivre.
FORÊT DÉCIMÉE, ANIMAUX EN DANGER
Or, les « personnes de la forêt » (qu’il s’agisse des orangs-outans, des autres animaux sauvages ou même des humains qui y vivent) doivent faire face à un immense danger : la déforestation. En effet, la forêt indonésienne, qui est la troisième plus grande forêt au monde, disparaît rapidement : selon global Forest Watch, près de 10 millions d’hectares de forêt primaire ont été déboisés en Indonésie entre 2002 et 2021. Imagine : c’est comme si on avait rasé 60 % des forêts de la France métropolitaine…
En Indonésie, les industriels rasent et brûlent d’énormes parties de la forêt tropicale pour y planter leurs cultures. Le premier responsable est la plantation de palmiers à huile : ce pays est l’un des premiers producteurs d’huile de palme, cette huile qu’on retrouve dans de nombreuses préparations industrielles (chips, biscuits, pâtes à tartiner…), mais qui est aussi de plus en plus utilisée pour produire les « biocarburants ». Ainsi, d’après Greenpeace, 53 % de l’huile de palme importée en France est utilisée pour faire rouler nos véhicules : trompés par le mot de « biocarburant », les automobilistes ont souvent l’impression de choisir une essence plus respectueuse de l’environnement…
Pourtant, l’augmentation de la production d’huile de palme en Indonésie est terrible pour la planète : elle aggrave le réchauffement climatique, dégrade les sols… et met en danger les animaux qui vivent dans ces forêts. les orangs-outans sont devenus les emblèmes de ces animaux victimes du déboisement : leur habitat se réduit à vue d’œil et il est de plus en plus fragmenté par les plantations. Leurs déplacements sont plus difficiles, leur recherche de nourriture aussi… Au fil des années, le nombre d’orangs-outans diminue : aujourd’hui, il n’y a plus que 14 500 orangs-outans de Sumatra, 104 700 orangs-outans de Bornéo et seulement 800 orangs-outans de Tapanuli, et chaque espèce est classée « en danger critique d’extinction ».
Malheureusement, ces grands singes font aussi face à d’autres dangers : comme de nombreux autres animaux sauvages, ils sont victimes de la chasse ou du braconnage. Et puis les jeunes orangs-outans sont parfois capturés pour être vendus à des zoos locaux ou gardés comme animaux de compagnie. Comme la forêt doit leur manquer…
Les orangs-outans sont reconnus pour leur intelligence : rien que la construction des nids nécessite de véritables talents d’architecte, puisqu’il leur faut par exemple reconnaître les branches qui pourront supporter leur poids, mais aussi les tresser pour aménager un nid douillet et sécurisé. Et la liste de leurs mérites ne s’arrête pas là. On a remarqué qu’ils peuvent utiliser des outils, comme des bâtons pour fouiller la terre par exemple, ou encore qu’ils sont particulièrement doués pour vivre en société : ils peuvent collaborer pour trouver de la nourriture, et même aider leurs congénères qui en ont besoin. Ils ont d’ailleurs un langage « codé » et utilisent des sons particuliers pour appeler leurs petits ou pour signaler un danger. Chacun est d’ailleurs plus ou moins émotif, altruiste, intelligent… Comme tous les animaux, chaque orang-outan a une personnalité unique. Les mots « orang hutan » signifient d’ailleurs « personne de la forêt » en langue malaise !
L'huile de palme : mauvaise pour les animaux ?
L’huile de palme n’est pas plus mauvaise pour l’environnement qu’une autre huile. Le problème est plutôt que comme la demande en huile augmente, sa production aussi, ce qui entraîne la déforesta- tion... Certains labels garantissent que l’huile de palme contenue dans un produit n’a pas entraîné de déforestation récente.
AIDER LE PEUPLE DE LA FORÊT
OUI, SANDRA EST UNE PERSONNE
En 2014, la justice brésilienne a tranché : Sandra, une orang-outan qui a passé sa vie dans les cages des zoos, doit être considérée comme une « personne non-humaine », alors il est illégal de la garder enfermée. Sandra a donc été transférée dans un centre de réhabilitation pour les grands singes, où elle vit enfin au calme et entourée de douceur. Elle a même pu y rencontrer des congénères ! Les défenseurs des animaux demandent souvent à ce que les animaux soient considérés comme des personnes, ce qui pourrait les protéger de la captivité.
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