LA GOUTTE D'EAU QUI FAIT DÉBORDER LES VACHES

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Très peu de gens le savent, mais élever des animaux en grand nombre a des conséquences sur les ressources en eau de notre planète, ce qui cause des problèmes aux autres animaux qui vivent dans les rivières, les mers et les océans, et soulève des questions à propos de l’accès de tous à l’eau potable. On te raconte !

Le coût en eau des élevages

En fait, les animaux terrestres qui sont les plus présents sur notre planète ne sont pas les animaux domestiques qui vivent auprès de nous, comme les chiens ou les chats, ni même les animaux sauvages qui habitent dans les forêts et les campagnes, mais les animaux d’élevage. Selon une étude récente portant sur la biomasse, 71 % des oiseaux et 60 % des mammifères sur la planète vivraient dans des élevages. C’est énorme !

Tous ces animaux élevés par les humains ont de grands besoins en eau. Une vache en lactation, par exemple, peut boire jusqu’à 110 litres d’eau chaque jour : c’est presque autant qu’un éléphant !

Mais si l’élevage est gourmand en eau, c’est surtout car il en faut beaucoup pour faire pousser les céréales et les légumineuses qui nourrissent la plupart des vaches, des poulets, des cochons et des autres animaux qui sont élevés. Et ce coût en eau a des conséquences très concrètes pour les humains : selon une étude récente, l’élevage accaparerait ainsi 33 % de l’eau douce nécessaire à la population mondiale.

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L'eau, un problème mondial


La Terre a un stock limité d’eau douce, et l’agriculture est le secteur d’activité qui en nécessite le plus. Si rien n’est fait pour changer notre manière de nous alimenter, certaines régions du monde pourraient être confrontées à des sécheresses et à des pénuries d’ici 2050.

Source : FAO (Food and Agriculture Organization), 2015.

Pollution de l’eau et algues vertes

L’élevage, et particulièrement l’élevage intensif, est aussi l’une des plus grandes causes de pollution de l’eau, et ce pour plusieurs raisons. Par exemple, les excréments des animaux contiennent des nitrates et des phosphates qui s’infiltrent dans les nappes phréatiques, ruissellent vers les cours d’eau et déséquilibrent les écosystèmes (c’est ce qu’on appelle l’eutrophisation). En gros, l’excès de nitrates et de phosphates entraîne un développement excessif des végétaux dans l’eau, ce qui peut avoir de graves conséquences.

Ainsi, depuis quelques années, des « marées vertes » ont lieu en Bretagne : chaque été, les plages se couvrent d’algues vertes collantes et malodorantes. Ces marées vertes ont plusieurs conséquences, par exemple sur le tourisme (les vacanciers n’ont pas très envie de se baigner dans des algues) ou sur l’économie (la région doit maintenant payer pour ramasser toutes ces algues), mais elles mettent aussi en danger les animaux : les poissons vivant près des côtes, là où prolifèrent les algues vertes, ont bien du mal à y survivre.

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Algues vertes : l’histoire interdite d’Inès Léraud


En 2009, un cheval est retrouvé mort sur une plage de Bretagne, auprès de son cavalier inconscient, dans un tas d’algues vertes séchées. Et si ces algues étaient responsables de l’accident ? C’est ce que pense un médecin, qui rappelle qu’en séchant les algues vertes dégagent un gaz mortel… Aurait-il raison ? C’est ce que semblent confirmer les décès d’humains et d’animaux qui ont lieu à proximité d’algues vertes en décomposition !

La journaliste et documentariste Inès Léraud mène l’enquête dans cette bande dessinée passionnante, qui met en évidence les liens entre l’industrie agroalimentaire et la pollution aux algues vertes.

L’eau, un problème de grande ampleur

L’utilisation et la pollution de l’eau ont de graves conséquences pour les animaux, et en particulier pour les poissons, comme l’ont montré de nombreux épisodes ces dernières années. Ainsi, en décembre 2019, des centaines de milliers de crabes et de poissons (dorades, anguilles, bars…) sont morts dans la lagune de Mar Menor, au sud de l’Espagne. En effet, l’augmentation du taux de nitrates dans l’eau, dû notamment à l’agriculture intensive, a provoqué une multiplication des algues et une raréfaction de l’oxygène dans cette étendue d’eau, ce qui a entraîné la mort des animaux qui y vivaient.

Bien sûr, la raréfaction des ressources en eau et leur pollution ont également des conséquences pour les humains. Ainsi, selon le World Resources Institute, 1 milliard de personnes vivent actuellement dans des régions où l’eau est rare, et 3,5 milliards de personnes pourraient subir le manque d’eau d’ici 2025. Et s’il était temps de revoir nos pratiques ?

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