Historique : un référendum pour les animaux !

En juin 2020, des célébrités, des entrepreneurs et des associations de défense des animaux ont lancé un projet de référendum d’initiative partagée pour améliorer le sort des animaux en France. Mais de quoi s’agit-il ? Et comment ce référendum pourrait-il aider les animaux ? Mon journal animal te raconte toute l’histoire :

Qu’est-ce qu’un référendum d’initiative partagée (RIP) ?

Un référendum est un dispositif démocratique par lequel une question est posée à l’ensemble des électeurs : en votant, les citoyens peuvent y répondre « oui » ou  « non ». Le référendum permet ainsi de demander aux Français leur avis sur un sujet. Par exemple, le dernier référendum proposé en France, en 2005, concernait un projet de Constitution européenne.

Un référendum d’initiative partagée (RIP) est un type de référendum spécifique, proposé par des parlementaires (députés, sénateurs). Pour être valable, il doit être présenté par au moins 185 parlementaires (cela représente un cinquième de l’ensemble des élus). Ensuite, il faut que 10 % des électeurs soutiennent ce projet de référendum pour qu’il soit débattu au Parlement, et ait une chance d’être adopté. Dans les faits, ce procédé est si compliqué qu’il est rarement utilisé.

6 propositions pour aider les animaux !

Comme il existe de nombreux problèmes de souffrance animale, les auteurs du référendum ont dû faire des choix. Pas facile ! En prenant en compte les pratiques causant le plus de tort aux animaux, mais aussi celles contre lesquelles les Français sont le plus mobilisés et leur conformité avec la Constitution, ils ont retenu 6 propositions :

1. Interdire l’élevage en cage
En France, l’élevage en cage concerne par exemple 58 % des poules pondeuses et 99 % des lapins élevés pour la viande. Presque toutes les truies vivent ⅓ de leur vie en cage, également.
 
2. La fin des élevages à fourrure
Peu de gens le savent : il existe en France des élevages de visons pour la fourrure. Ces animaux aquatiques, qui ressemblent un peu à des loutres, y vivent en cage avant d’être tués pour faire des manteaux ou des accessoires de mode. De nombreux pays européens, comme la Belgique ou les Pays-Bas, ont déjà interdit ces pratiques.
 
3. La fin de l’élevage intensif
L’élevage intensif fournit la grande majorité de la viande consommée par les Français. Ainsi, 80 % des poulets et 95 % des cochons sont élevés en bâtiments fermés, sans aucun accès à l’extérieur. Le projet de référendum propose que tous les animaux d’élevage aient accès au plein-air.
 
4. Interdiction de la chasse à courre, du déterrage et des chasses dites traditionnelles
Chasser un animal « à courre » consiste à le poursuivre avec des chiens jusqu’à ce que l’animal, épuisé, soit tué. Interdite au Royaume-Uni, en Belgique et dans de nombreux pays du monde, la chasse à courre reste autorisée en France. Le référendum suggère de l’y interdire également, ainsi que d’autres chasses dites « traditionnelles » comme le déterrage des blaireaux ou la chasse à la glu qui consiste à enduire des branches d’arbre avec de la colle pour piéger des oiseaux.
 
5. La fin des spectacles avec animaux sauvages
Dans de nombreux pays européens, les cirques ne sont plus autorisés à détenir en captivité des animaux sauvages. D’après les rapports vétérinaires, les animaux y mènent souvent une vie pleine de frustrations, par manque d’espace, de relations et d’activités. Heureusement, il existe de nombreux numéros sans animaux capables de transporter le public dans la magie du spectacle sans utiliser des animaux dressés !
 
6. Remplacer les expériences médicales sur les animaux
Environ 2 millions d’animaux par an sont utilisés comme sujets d’expériences en France, pour tester des médicaments ou des cosmétiques, par exemple. Le RIP propose qu’il soit obligatoire d’utiliser des méthodes de recherche alternatives lorsqu’il en existe.

Un espoir pour ces animaux ?

Depuis son lancement, le site de soutien au référendum pour les animaux a dépassé un demi-million de signatures et une centaine de parlementaires ont accepté de le soutenir, mais c’est encore loin d’être suffisant.

Ce référendum aura-t-il lieu un jour ? Si le référendum est organisé, seuls les électeurs enregistrés pourront y participer, et pour être électeur il faut être âgé d’au moins 18 ans.