Cet article est paru dans le n° 20 de Mon journal animal.

un métier pour les animaux... maquilleuse !

Fanny Maurer a fait de sa passion son métier : elle est maquilleuse professionnelle ! Mais ce n’est pas tout : elle a aussi à cœur de défendre les animaux dans sa vie et dans son travail. Des tapis rouges aux photos de mode en passant par les plateaux de tournage, elle nous raconte comment elle s’engage au quotidien pour les animaux à travers son métier d’artiste maquilleuse et, depuis peu, tatoueuse !

Comment t’est venue l’envie de devenir maquilleuse professionnelle et qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce métier ?

Ce qui m’a attirée au départ, c’est peut-être un rêve de jeune fille, celui d’évoluer dans le milieu de la mode, de maquiller des célébrités, de les voir sur le tapis rouge ou défiler sur les podiums de la fashion week (semaine de la mode). Et ensuite, j’ai vraiment réalisé à quel point c’est tout un art de maquiller. Je peux complètement transformer une personne avec mes pinceaux et mes palettes. Aussi, le maquillage est en partie un travail d’équipe : on crée, à plusieurs, une image artistique grâce à la mise en scène, au décor, à la lumière, aux vêtements et à la coiffure.

Peux-tu nous parler de ton engagement pour les animaux ?

Je suis engagée pour les animaux depuis longtemps et je suis vegan depuis plus de 10 ans. C’est grâce à des amis qui m’ont parlé de ce qu’on fait subir aux animaux d’élevage que j’ai décidé de ne plus les manger. J’ai ensuite rejoint des associations de défense des animaux et j’ai eu envie de militer à leurs côtés. Petit à petit, j’ai aussi voulu étendre mon engagement personnel à mon métier, en utilisant par exemple du maquillage vegan.

Le maquillage vegan, qu’est-ce que c’est ?

Alors, il y a plusieurs choses à prendre en compte. En premier, la composition des produits cosmétiques. J’utilise des produits sans aucun élément provenant des animaux, car souvent on trouve de la cire d’abeille ou du miel dans les crèmes pour le visage ou les mains, des cochenilles (insectes) qui sont utilisées pour fabriquer un colorant rouge, ou encore de la lanoline (aussi appelée cire de laine de mouton) dans les fonds de teint. Heureusement, la graisse de baleine c’est fini, on ne l’utilise plus pour faire des rouges à lèvres, mais ça a été le cas pendant longtemps.

L’autre chose à savoir, c’est qu’avant d’être vendus, certains produits cosmétiques peuvent être testés sur les animaux. Cela dépend de leur composition. Ces tests en laboratoire sont faits sur des souris ou des lapins, ils sont douloureux et dangereux pour eux alors qu’il existe des solutions pour tester les produits autrement et éviter ces souffrances. Aujourd’hui, ces tests sont interdits dans toute l’Union européenne, mais comme des exceptions existent, je préfère utiliser des produits qui portent le label « cruelty free » ou le logo « vegan ».

Comment parviens-tu à réunir ta passion pour ton métier et ton engagement pour les animaux ?

J’ai la chance de pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille. Par exemple, je n’accepte pas de travailler avec des marques de vêtements qui utilisent du cuir ou de la fourrure, ou encore celles qui utilisent des animaux lors des tournages ou des séances photos. Heureusement, il y a de plus en plus de marques qui laissent les animaux tranquilles !

As-tu fait une formation pour devenir maquilleuse ?

Non, pas vraiment, mais je sais qu’il en existe plusieurs en France. Je me suis formée en étant assistante au début, puis une maquilleuse m’a prise sous son aile et m’a tout appris. J’ai donc appris le métier par l’expérience.

Aujourd’hui tu t’es tournée vers une autre forme d’art, le tatouage, peux-tu nous en parler ?

Oui, j’ai commencé il y a deux ans, mais cela m’intéressait depuis longtemps sans que j’ose me lancer. J’ai moi-même beaucoup de tatouages et cet art m’a toujours passionnée. C’est très différent du maquillage, car on travaille directement avec des gens qui ont des projets très personnels et qui durent, puisqu’un tatouage, c’est pour toute la vie ! J’ai rejoint un salon de tatouage dans lequel je choisis mes produits, non testés sur les animaux bien sûr. Le tatouage est une pièce d’art avant tout, mais c’est aussi un moment dont la personne se souviendra toute sa vie. Mes clients me choisissent souvent car on partage les mêmes convictions, le même engagement pour les animaux. J’ai une grande liberté dans ce métier et je peux exprimer ma créativité en dessinant.

Attention, le tatouage permanent est réservé aux personnes majeures de plus de 18 ans, donc il faut attendre d’avoir l’âge requis ou avoir l’accord écrit des parents.