UN MÉTIER POUR LES ANIMAUX : TOILETTEUSE
Des nœuds dans les poils, de la boue ou de la crasse, rien n’arrête Karine ! Loin des teintures et des parfums, Karine est prête à se salir les mains pour aider les chiens de la SPA. Une toiletteuse hors du commun, déterminée à donner un coup de patte aux refuges et aux animaux qui y vivent. Elle a accepté de répondre aux questions de Mon journal animal !
Bonjour Karine ! Comment avez-vous eu l’idée de devenir bénévole à la SPA ?
À l’âge de 15 ans, j’étais déjà très proche des animaux car j’avais adopté mon premier chien à la Société protectrice des animaux (SPA). Quand j’ai eu 23 ans, j’ai commencé à aider le refuge à côté duquel je vivais. Puis, quand je suis devenue toiletteuse, j’ai décidé d’offrir mes services aux chiens qui en avaient le plus besoin.
Pourriez-vous raconter une journée type au refuge ?
Quand j’interviens en tant que toiletteuse au refuge, le but est d’aider l’animal : le rendre le plus beau possible pour faciliter son adoption. Car un animal sale à moins de chance de trouver une famille. Parfois, le toilettage est vraiment nécessaire, même urgent ! Certains chiens sont laissés sans soins pendant des années. Dans les cas les plus extrêmes, ils ont une véritable « carapace » de saleté qui peut aller jusqu’à gêner leurs mouvements. Il m’est arrivé de me demander si je pourrais aller au bout de certains toilettages tant la tondeuse n’arrivait plus à se frayer un chemin. Mais c’est toujours un plaisir d’être bénévole au refuge, de prendre soin des chiens et de les accompagner dans leur nouvelle vie !
Karine Ferber est devenue toiletteuse après avoir découvert ce métier dans un salon de toilettage à Paris. Passionnée par les chiens depuis toute petite, elle a décidé d’utiliser sa baguette magique (ou plutôt sa tondeuse) pour métamorphoser les animaux des refuges et leur donner toutes leurs chances pour trouver une famille !
En dehors du bénévolat au refuge, vous intervenez aussi à domicile. Avez-vous déjà reçu des demandes de personnes qui ne seraient pas respectueuses du bien-être de leur animal ?
Ça arrive effectivement, et je dis non, tout simplement ! Parfois on me demande de parfumer les chiens et je refuse, car cela gêne beaucoup leur odorat. Je n’ai pas encore eu de demandes pour des teintures ou du vernis, mais si ça arrive, je dirai non aussi. Il arrive que certains animaux ne soient pas bien soignés, qu’ils aient beaucoup de nœuds ou qu’ils soient très sales : il faut alors expliquer patiemment aux propriétaires comment prendre soin de leur animal au quotidien entre les toilettages.
Il m’arrive également de refuser les coupes aux ciseaux qui impliquent un démêlage trop long, voire désagréable pour le chien si ses poils sont trop emmêlés. Je propose alors une tonte, plus rapide et moins contraignante pour lui afin de repartir sur de bonnes bases. Il faut également savoir s’adapter à l’âge de l’animal. Une séance de toilettage ne doit pas être trop longue pour de très jeunes ou de très vieux chiens.
Y a-t-il un animal ou une situation qui vous a vraiment marquée ?
Un jour, j’ai assisté à la saisie d’une chienne, Victoire, avec deux enquêtrices de la SPA. Ses conditions de détention étaient effroyables : elle vivait attachée à une chaîne, exposée aux intempéries toute la journée. Ses poils étaient très emmêlés et collés par la crasse et la boue. Après une bonne heure de tonte, elle était toute belle, et a vite trouvé une famille !
Quelles sont les formations et qualités nécessaires pour faire ce métier?
J’ai suivi une formation il y a 20 ans dans un salon à Paris, mais le diplôme n’était pas encore reconnu par l’État. Heureusement, aujourd’hui, il existe une formation officielle !
Pour être toiletteuse, il faut beaucoup de patience, et surtout aimer le contact avec les animaux et avec les humains. Il faut aussi de bonnes connaissances en comportement canin, être à l’aise avec la manipulation des animaux et ne pas trop hésiter sinon l’animal le ressent. Et bien sûr, il ne faut surtout pas avoir peur de la saleté ! Une bonne condition physique est aussi importante quand on intervient à domicile, car on est souvent penché et on doit porter du matériel lourd. Le plus important dans ce métier, c’est de savoir s’adapter à l’animal et à l’environnement dans lequel on s’en occupe.
Formidable de pouvoir aider les animaux avec un peigne et une tondeuse, non ? Merci beaucoup Karine pour votre témoignage !
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