ENGAGÉ / Nathan se mouille pour sauver les poissons
Il existe en France plusieurs centaines de refuges animaliers. De nombreux chiens, chats, lapins et d’autres animaux sans foyer y attendent d’être adoptés et de retrouver une famille aimante. Mais saviez-vous qu’il existe aussi un refuge pour prendre soin des poissons abandonnés ? Il est en Alsace, et c’est Nathan (18 ans) qui l’a créé !
La passion des poissons
Pour ce lycéen passionné d’animaux aquatiques, tout a commencé il y a 3 ans, durant le confinement, lors de l’épidémie de coronavirus. À force de tourner en rond chez lui comme un poisson dans un bocal, Nathan a une idée, et en profite pour demander à ses parents l’autorisation de creuser dans le jardin familial un vaste bassin. Son projet : y placer des poissons afin de leur offrir beaucoup plus d’espace !
« Nous sommes nombreux à avoir gagné un poisson rouge à la fête foraine dans notre enfance. Souvent, ils sont dans un bac mal adapté, trop petit et sans filtration. Avec ce bassin, je me suis dit que je pourrais les recueillir », se souvient Nathan. Alors il se jette à l’eau et, de nombreux coups de pelle et de pioche plus tard, un premier bassin est enfin creusé. D’une profondeur de 1,20 mètre et d’une capacité de 3 000 litres, il est équipé d’une pompe et de plantes aquatiques.
Humains ou poissons : personne n'aime être confiné !
Les premiers poissons que Nathan recueille sont des poissons rouges. « Il y a encore beaucoup de gens qui consi- dèrent un aquarium comme un objet de décoration et non comme un habitat, qui doit être adapté aux poissons et aux êtres vivants qui y habitent. » Nathan ajoute : « En fait, avoir des poissons demande beaucoup de travail, d’attention et de surveillance, et des équipements très coûteux. De nombreuses personnes ne disposent pas des connaissances et de l’espace nécessaires pour élever correctement ces animaux. »
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts : lors du second confinement, Nathan a creusé un autre bassin à côté du premier, et relié les deux par un canal que les poissons peuvent emprunter. C’est sûr : chaque poisson recueilli par Nathan doit se sentir chez lui… comme un poisson dans l’eau !
14 tonnes et demie d'eau
De nombreux autres poissons sont aussi accueillis à l’intérieur de la maison de Nathan, car ils ont besoin de vivre dans une eau tempérée. Dans sa chambre baptisée Fish Room, Nathan a installé de nombreux aquariums, avec ses photos et ses souvenirs de plongée sous-marine. Parmi les premiers propriétaires de poissons à l’avoir contacté, un couple cherchait une maison de retraite pour leur poisson rouge : « Ils avaient un poisson rouge assez âgé dans leur aquarium. Ils le bichonnaient, lui faisaient de la lecture ou lui faisaient écouter de la musique classique. Ils sont venus spécialement de Versailles jusque chez moi en Alsace. »
Pour les poissons devant vivre dans une eau tempérée, Nathan a choisi de vastes aquariums avec plein de plantes et de cachettes !
Avec le succès de son refuge et le sauvetage de plus en plus de poissons, la Fish Room de Nathan s’est tellement agrandie que de plus en plus d’aquariums ont dû être installés (toujours avec l’accord de ses parents !). Dans son refuge pour poissons, Nathan recueille des guppies, ainsi que des cichlidés qui vivent normalement dans le lac Malawi en Afrique, des frontosas du lac Tanganyika, des poissons d’Amazonie ou d’Indonésie, des barbus crayon, des carpes koï installées dans les bassins extérieurs…
En tout, Nathan a recueilli un millier de poissons qui vivent dans un total de 14 500 litres d’eau (ça fait quand même 14,5 tonnes !) à la maison et dans le jardin. À cause de leurs poids et du risque d’effondrement, les plus gros aquariums ont été déplacés à la cave… Bref, au fil de l’eau, sa Fish Room est devenue une Fish House !
L'aquariophilie : un trafic mondial de poissons
De nombreux poissons exotiques font l’objet de trafics illégaux, et leur vente est interdite pour les protéger. Malgré ces lois protectrices, 15 à 30 millions de poissons coralliens seraient aussi vendus chaque année dans le monde. Comme ils se reproduisent peu en captivité, la plupart des poissons des 2 500 espèces commercialisées sont capturés dans les récifs de corail.
Pour le moment, aucune loi n’encadre ce trafic et ne protège ces poissons-là !
Une cagnotte pour faire vivre le refuge
Comme sauver tous ces poissons coûte cher, Nathan leur consacre tout son argent de poche et ses cadeaux de Noël ou d’anniversaire. Il a aussi créé une cagnotte Leetchi pour recueillir des dons qui pourront aider à payer la nourriture des poissons, par exemple.
On peut aussi retrouver le refuge de Nathan sur Instagram !
Par la suite, Nathan espère poursuivre des études qui lui permettront de travailler toute sa vie à défendre les animaux. Bien joué, Nathan !
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