LE MONDE MÊÊÊRVEILLEUX DES CHÈVRES
Avec leur barbiche et leurs yeux rieurs, leurs combats de cornes et leur tendance à tout escalader, les chèvres ont très tôt attiré l’attention des humains, et même, plus récemment, des scientifiques. D’ailleurs, des études ont montré que ces grimpeuses de l’extrême sont aussi des animaux très intelligents !
Vivre chèvre(s)
Bien sûr, quand on pense aux chèvres, on pense d’abord aux chèvres domestiques (Capra hircus), utilisées principalement dans l’élevage laitier. Mais la grande famille des chèvres compte aussi de nombreuses espèces qui vivent encore à l’état sauvage, sur tous les continents !
Ces animaux débrouillards habitent des environnements arides et rocailleux, comme les zones désertiques ou les montagnes. Acrobates, les chèvres escaladent les pentes les plus escarpées pour fuir leurs prédateurs ou trouver de la nourriture. En Afrique du Nord, par exemple, il n’est pas rare de retrouver quelques chèvres perchées dans un arbre… Laissées en liberté, les chèvres vivent en petits groupes et sont proches les unes des autres : elles peuvent reconnaître leurs congénères à leur seule apparence et ont souvent dans le troupeau des amies avec qui elles préfèrent passer leur temps. Les femelles sont aussi très attachées à leurs petits. Et elles sont capables de les reconnaître uniquement à leurs bêlements !
T'ES QUI TOI ?
« T’es une chèvre ? T’es un bœuf musqué ? » Eh bien… Pas facile à déterminer !
Les chèvres des montagnes Rocheuses appartiennent au genre Caprinae (et non pas au genre Capra, dont font partie les chèvres domestiques), et selon certains scientifiques, elles sont plus proches des bœufs musqués que des chèvres domestiques !
Ces animaux au drôle de look vivent dans les montagnes de l’ouest du Canada et des États-Unis.
Distinguer la chèvre et le chou
Le mode de vie des chèvres sauvages nécessite de la mémoire, de l’attention à l’environnement, des capacités d’apprentissage… ce qui suggère que ces animaux sont plutôt intelligents. En effet, plusieurs études scientifiques ont récemment fait la lumière sur certaines de leurs capacités !
En 2012, par exemple, une équipe de chercheurs a montré que non seulement les chèvres peuvent distinguer des symboles, mais qu’elles peuvent aussi les ranger par catégories, classer un nouveau symbole dans une catégorie déjà identifiée et remarquer quand un symbole ne rentre dans aucune catégorie. À l’époque, on pensait que seuls les primates en étaient capables !
Deux ans plus tard, une autre étude a montré que les chèvres pouvaient accomplir des tâches plus complexes, en tirant et poussant un levier pour obtenir une récompense. Encore plus étonnant : les chèvres à qui on demande d’accomplir une tâche demandant de la réflexion en échange d’une récompense peuvent plus tard continuer d’accomplir cette tâche, même si la récompense est à leur portée… Juste pour le plaisir, quoi !
Les chèvres, amies des humains ?
Et les découvertes sur les chèvres ne s’arrêtent pas là : Christian Nawroth, qui étudie le comportement des animaux, a aussi fait des découvertes surprenantes sur les liens entre les chèvres et les humains ! Ainsi, grâce à ses travaux, on sait aujourd’hui que les chèvres peuvent distinguer nos expressions faciales : elles préfèrent un visage d’humain heureux à un visage d’humain en colère !
Mais ce n’est pas tout : les chèvres savent aussi utiliser notre attitude corporelle pour comprendre, par exemple, où est cachée la nourriture… et elles réclament parfois un coup de main si elles n’arrivent pas à ouvrir la boîte où sont cachées les friandises, en « montrant » la boîte d’un mouvement de tête !
Ces découvertes semblent indiquer que les chèvres, comme les chevaux, les chiens ou d’autres animaux ayant évolué aux côtés des humains, ont développé une forme de confiance et d’attention envers nous.
BOÏNG ! BOÏNG !
On ne sait pas exactement pourquoi, mais de nombreuses chèvres adorent… faire du trampoline !
Peut-être est-ce parce qu’elles ont des besoins physiques importants ? Ou simplement parce qu’elles aiment jouer ?
Et aujourd'hui ?
Aujourd’hui, 60 % des chèvres élevées en France vivent en élevage intensif. Cette vie en bâtiments fermés ne leur permet pas d’exprimer leurs besoins, ni de créer des relations sociales. Heureusement, il existe aussi des endroits où les humains et les chèvres vivent en bonne entente, dans les refuges ou même à la maison !
Et si on changeait de regard sur ces animaux étonnants ?